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Les infographies – ou plus exactement les représentations visuelles d’informations ou de statistiques – foisonnent sur le Web. Les communicants ont de plus en plus recours à ce format rédactionnel innovant et populaire qui vise à transmettre de l’information de manière imagée, pour simplifier leur compréhension et leur rétention. L’usage de dessins, graphiques, chiffres, images, etc. est primordial, mais il ne s’agit pas de jeter en vrac ces éléments sur la toile. Il faut « penser » son infographie.

Le média infographique, ce format « grande image » qui permet de visualiser des données, parfois nombreuses ou complexes, en quelques coups d’œil, est assez récent, cependant le mode n’est pas nouveau : on a toujours fait des représentations visuelles pour illustrer nos propos (il n’y a qu’à voir les peintures rupestres ou les œuvres de De Vinci). Mais aujourd’hui, l’ouverture au monde, la facilité d’accès à l’information via Internet, font que nous sommes assaillis de données, qu’il faut pouvoir trier, filtrer, assimiler… rendant le lecteur bien moins attentif.

L’objectif principal d’une infographie est donc de construire un contenu et de lui donner une forme simplifiée sans pour autant en minimiser l’importance, et tout en restant vigilant à ne pas perdre le lecteur, puisqu’il s’agit d’une communication centrée sur l’utilisateur.

Afin de créer une infographie, on travaille donc le fond par la forme. Pour ce faire, il existe différentes approches : l’exemple par l’opposition, l’énumération, le fil conducteur narratif, le cheminement autour d’un thème (avec les cartes heuristiques, autrement appelées « mind-map » et les arborescences de type « yes/no answer »), les profils comparés… L’idée étant toujours de surprendre par un univers graphique fort, tout en ayant réfléchi à la nature du contenu.

Pour bien débuter une infographie et faire en sorte qu’elle soit pertinente, il faut d’abord se poser la question de l’objectif : est-il approprié pour votre entreprise ou votre activité d’opter pour ce mode de communication ? Pourquoi voulez-vous réaliser une infographie ? Vous avez des données chiffrées à transmettre ? Une actualité ? Vous avez besoin de diffuser des données complexes de manière simplifiée ? 

Dès que vous aurez défini le but de votre représentation visuelle et rassemblé les données (diagrammes, cartes, organigrammes, graphes, données chiffrées, images, photos, parfois juste un brief !), il sera beaucoup plus simple d’identifier la ligne éditoriale.

Ensuite, il faut miser sur la simplicité : sélectionner les données, les trier pour ne pas surcharger l’image, déterminer celles à mettre en avant. Reformuler si nécessaire l’idée à transmettre pour rendre le message plus compréhensible, sans faire l’impasse sur le jargon technique propre au thème abordé !

Puis, vient l’étape de la conception : il faut choisir le format (vertical, horizontal) et le mode de représentation (cf. les approches sus-mentionnées), fixer les proportions de chaque bloc, bien qu’on ne soit pas limité par la longueur d’une infographie, hiérarchiser les données, définir les points clés qui viendront segmenter et rythmer l’infographie. À cette occasion, comme on réalise un zoning pour la création d’un site Web, on croque une maquette pour penser le média dans sa globalité.

Survient alors la partie plus « esthétique » : on reproduit la maquette sous Photoshop par exemple, puis on habille cette planche avec la palette de couleurs définie au préalable en fonction des tendances, d’une intention narrative, d’une charte graphique pré-existante, etc. On fait le choix de la typographie en misant une fois de plus sur la simplicité en évitant de multiplier les polices et en respectant, s’il y a lieu, une charte existante. On définit le style et on développe le visuel de manière soignée à l’aide de symboles, de motifs créés avec Illustrator ou tout autre logiciel, pour ponctuer la planche d’éléments dynamiques.

Il faut s’assurer que le sens général de l’infographie sera saisi en quelques secondes par le lecteur, sans être noyé par un patchwork d’icônes ou de couleurs !

Il s’agit enfin de conclure en diffusant l’infographie de manière judicieuse : on favorise les plateformes visuelles, telles Pinterest, en respectant les créneaux de mise en ligne recommandés pour les médias sociaux choisis (par exemple, Facebook, les jours de semaine de 6 à 8 heures et de 14 à 17 heures), on opte pour une URL unique pour héberger son infographie, etc. Rappelons-nous en effet que l’infographie est le format rédactionnel le plus viral sur la toile : 10 fois plus re-tweetée et 10 fois plus consultée que les posts traditionnels, soit une audience potentielle de 15 millions de personnes !