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1- Jocya, en quelques mots, qui es-tu et quel est ton parcours ?

J’ai été formée en Communication visuelle (option graphisme, publicité, édition) lors d’un cursus en BTS arts appliqués. C’est aujourd’hui le BTS Design graphique qui intègre directement le cycle digital. J’ai poursuivi sur un cycle de 18 mois en alternance sur la formation Concepteur, intégrateur multimédia qui m’a permis d’obtenir un poste très polyvalent dans une petite agence de communication institutionnelle. Ce qui fait de moi, Jocya, une « graphique designer » très atypique. J’assure la conception graphique de projets d’édition, de création d’identités visuelles et d’habillages Web. Je connais la chaîne graphique et la bonne humeur des studios de fabrication des imprimeurs. Je code, intègre et parle avec mes collaborateurs développeurs sans sourciller.

 

2- Comment définirais-tu le métier de graphiste ?

Le graphiste peut dévoiler plusieurs facettes : l’exécutant, le concepteur,… Beaucoup de mots gravitent autour du mot « graphiste », ce qui rend la définition difficile. Le graphisme tel que je le pratique, c’est la création et la conception en vue d’une réalisation. C’est rendre visuel un message, c’est aussi travailler l’image d’une entreprise au travers de ses communications.

 

3- Tu indiques dans ton CV être graphiste Print & Web : selon toi est-il encore nécessaire aujourd’hui de faire une différenciation entre ces deux univers ?

Vaste question… le terme « graphiste » est un terme fourre-tout dans l’esprit des gens. Mais globalement, je pense qu’il y a encore des différences entre le graphiste-concepteur qui travaille en vue d’un projet imprimé (avec une vraie connaissance de la chaîne graphique) et le webdesigner qui fait du UX design et travaille sur l’ergonomie d’un site.

J’ai eu beaucoup de mal à me positionner au début de mon activité peut-être du fait de ma formation et de mon expérience polyvalente. Aujourd’hui, j’essaye de me présente comme designer graphique intervenant entre autre sur des projets d’habillage web, mais c’est très récent. Je cherche encore à affiner ma réponse donc celle-ci aura peut-être changé dans quelques mois.

 

4- Pourquoi as-tu opté pour le statut de freelance ?

Jusqu’à la fin de l’année dernière, je naviguais entre envie de stabilité salariale et envie d’indépendance. Du coup, ma recherche d‘emploi avançait au ralenti et mon activité freelance ne décollait pas vraiment. Lorsque j’ai finalement pris la décision de prendre un bureau en dehors de chez moi et de réellement me lancer en tant qu’indépendante, tout s’est débloqué. Ce choix a été motivé par ma vie personnelle, mais aussi et surtout par mon expérience précédente. Je travaillais dans une agence qui était une SCOP. J’y avais une liberté totale et une pleine confiance des personnes qui m’ont formées, tout en ayant à gérer des projets très différents les uns des autres. Difficile pour moi de retrouver les mêmes conditions de travail en agence ou chez l’annonceur. Une chose est sûre, c’est que je n’aurais pas pris cette décision d’investir le statut freelance à ma sortie d’école.

 

5- Quels types de travaux réalises-tu et quels sont ceux sur lesquels tu préfères plancher ?

Actuellement, je travaille principalement sur de l’ergonomie de site et de la conception d’habillage de sites web. Compte tenu de ma clientèle et de mon statut freelance, j’agis de plus en plus en tant que chef de projet. Ce qui pourrait, à terme, m’éloigner de la création. À moi de recadrer mes missions ! Toutefois, je reviens au fil des projets à la création d’identités visuelles et au développement de chartes graphiques, ce que j’affectionne tout particulièrement.

 

6- Quel est ton processus de création ?

Je suis revenue au processus de création que l’on apprend en école d’arts appliqués : prise du brief, analyse de ce dernier, documentation, réflexion sur ce qui ce fait, analyse de l’existant, recherches graphiques correspondant au brief et affinage jusqu’au rendu final. Cela peut paraître schématique, mais lorsque j’étais en agence, j’avais un poste très polyvalent et je changeais sans cesse de direction. Dans ce cas il m’était difficile d’être pleinement satisfaite de mes projets. Je reviens donc à la base pour plus d’efficacité dans mes créations.

 

7- Comment s’organisent tes journées ?

Je suis plutôt du matin, donc je consacre mes matinées aux travaux de création et aux projets demandant plus de réflexion. J’arrive donc à mon espace de coworking vers 9h00. Je commence le lundi matin par me faire un planning pour la semaine en essayant de planifier les rendez-vous et tâches administratives sur le mercredi. Au début, je calais mes journées sur les journées que je faisais en tant que salariée à Paris (9h30-19h00… voire plus) mais je me suis vite rendu compte que je n’étais réellement efficace que 5h par jour donc j’ai suivi mon rythme naturel de travail. Je termine donc mes journées vers 16h30-17h00. J’en profite pour m’aérer l’esprit. Finis les soirées et week-end boulot ! Dans le processus de création les temps de pause sont, pour moi, aussi importants que la production en elle-même. Voilà la trame de fond. Bien sûr, l’inconnu et la flexibilité faisant partie intégrante de la vie d’indépendant, les journée se suivent mais ne se ressemblent pas forcément.

 

8- Comment trouves-tu tes clients ?

Je travaille de temps en temps avec une agence de communication, car je souhaite faire évoluer mon book avant d’éventuellement démarcher d’autres agences. Cependant, même en étant en début d’activité freelance, je démarche très peu voire pas du tout, mais je travaille énormément mon réseau.

Réseau personnel : je choisis quelques projets coup de cœur, des flyers et petits visuels pour mon entourage (amis, famille). Dernier exemple en date, j’ai travaillé sur le flyer de la fête de l’école de mon neveu qui doit être présenté lors d’une commission de la Mairie de Nantes aujourd’hui. C’est un projet « extrême » car ce n’était pas rémunéré mais je gagne en visibilité sur un projet très rapide à mettre en place pour moi (1h de travail grand max.).

Réseau pro : je fais partie de plusieurs associations. Associations de spécialistes de la communication, d’entrepreneurs du numérique, d’entrepreneurs au féminin. Je participe aux WebApéro, aux conférences sur mon domaine.

Dernièrement, j’ai mis mon activité entre parenthèse durant 3 jours pour faire partie de l’équipe de social media au Web2day. J’y faisais des illustrations en direct des conférences.

J’aurais peut-être dû commencer par là, mais j’ai également pu conserver une partie de la clientèle de mon ancienne agence qui a fermé en 2013. Oui, forcément ça m’a aidé à démarrer mon activité plus sereinement.

 

9- Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Aujourd’hui, ma principale source d’inspiration au quotidien se trouve sur le Web. Je suis divers blogs et sites dédiés au graphisme : Be dandy (pour les identités visuelles), La Cuisine du graphisme… J’essaye d’être active sur Béhance et Dribble et de continuer à me faire l’œil en naviguant de portfolio en portfolio. Mais aussi des blogs de décoration, de couture, de set design pour les ambiances. Bien sûr, Pinterest est devenu un véritable outil de travail pour moi. J’y prépare mes moodboard et mes recherches de thématiques. Et je reste fidèle à mon outil « préféré », le livre (ou directement l’appli ;)) dans cette catégorie je reste une bonne lectrice du magazine Étapes graphiques qui me permet d’avoir une synthèse thématique du monde du graphisme national, européen et international. J’essaye également de balader mon œil créatif dans les expos et les boutiques de décoration, mais j’ai de plus en plus de mal à y consacrer du temps sur la semaine. Disons que lorsque l’on est créatif tout est source d’inspiration.

 

10- Avec quels outils travailles-tu ?

Je suis équipée d’un Macbook Pro que j’associe à un écran 27 pouces lorsque que je suis au bureau, plus une palette graphique Wacom. En terme de logiciels, je suis principalement sur la Suite Adobe avec Indesign, Photoshop, Illustrator et Dreamweaver. Puis, je teste d’autres applications notamment pour travailler les wireframes, telles que Draw.io, Balsamiq Mockup, Moqups.